“S’interroge sur les motifs de l’opposition entre les croises qui accepterent d’attaquer Zara, puis Constantinople, et ceux qui s’y refuserent. Cette opposition resulte avant tout de deux perceptions ideologiques divergentes de la croisade, issues de l’ambiguite de la definition de celle-ci en tant que concept. Les uns, “pelerins croises”, concoivent la croisade comme un pelerinage qui ne saurait avoir d’autre destination que les lieux saints de Jerusalem. Ils privilegient la dimension interieure, personnelle, de l’expedition. Les autres, “guerriers croises”, voient avant tout dans la croisade une guerre sainte ayant pour objectif la liberation armee de la terre sainte et, par voie de consequence, la victoire sur les musulmans qui l'occupent; ils privilegient l’efficacite militaire de l’expedition, donc sa dimension collective et admettent que, pour motif d’efficacite, on soit amene a attaquer d’abord l’Egypte. L’ethique chevaleresque, en particulier le respect de la parole donnee et le droit d’user des armes pour retablir la justice bafouee, justifie bien plus l’attaque de Zara puis de Constantinople que le motif souvent invoque de “cupidite” ou du duplicite, particulierement des Venitiens et de leurs allies. Une troisieme opinion se dessine, celle qui consiste a placer au premier plan la fidelite aux decisions et a la politique pontificales. Cette derniere option est peut-etre a l’origine de l’institutionnalisation de la croisade et a sa definition actuelle par les historiens “pluralistes”.” Resumen obtenido de la pagina dedicada a Jean Flori
Lugar de publicacion original: Venezia